Patrons de PME et de TPE, artisans, commerçants donnent de la voix
pour manifester leur exaspération ou appeler au secours. Confrontés à une
fiscalité changeante devenue quasiment confiscatoire, à des réglementations
tatillonnes, ils sont excédés. Eux qui, chaque jour, dans leur entreprise sont
habitués à agir, ils ne comprennent pas que d'autres décident à leur place qui
ils doivent embaucher, où ils doivent investir et pourquoi l'argent qu'ils
gagnent si durement doit leur être confisqué. Ils n'acceptent plus le niveau
actuel des charges sociales qui rend si difficile de recruter dans un pays qui
compte plus de 3 millions de chômeurs. Ils ne tolèrent plus d'être toujours
davantage mis à contribution alors que le secteur public (et la suppression de
l'unique jour de carence dans la fonction publique vient d'en faire l'éclatante
démonstration) renforce son statut de secteur protégé. Ils sont las d'être
régulièrement montrés du doigt, sans cesse contrôlés, toujours suspectés, eux
qui respectent les règles que d'autres bafouent en toute impunité.
La fiscalité rétroactive, les dispositifs à géométrie variable qui
changent au gré des lois de finances les font même douter de la parole
publique.
En résumé, les chefs d'entreprise en ont assez de subir.
Cette situation justifie-t-elle la grève des impôts ou le refus de
s'acquitter des cotisations sociales ? La réponse est non. Ce n'est ni notre
culture, ni notre intérêt. Croire que du chaos peut naître la solution, c'est
au mieux faire preuve d'une grande naïveté et, au pire, jouer à l'apprenti
sorcier.
À la CGPME nous avons toujours pensé que le monde du travail ne
doit pas simplement être régi par les seules lois du marché mais qu'il doit
légitimement être articulé autour de valeurs faites de liberté, de travail et
de partage, ce que nous appelons le "libéralisme tempéré".
Ces valeurs, aujourd'hui menacées, il est temps de les diffuser,
de reprendre en main notre destin, de cesser de subir.
Partout où se lèvent les impôts, des hommes et des femmes
d'entreprise doivent être présents demain pour stopper l'inflation fiscale qui
nous grignote, au niveau national ou territorial, depuis des années, pour faire
en sorte que la baisse des dépenses publiques se concrétise enfin sans
sacrifier pour autant l'investissement. Pour éviter, par exemple, que la taxe
foncière ne bondisse de plus de 20% en 5 ans !
C'est pourquoi la CGPME et son Président Patrice TAPIE lancent un appel aux chefs d'entreprise pour
qu'ils se mobilisent en se portant candidats sur les listes électorales, lors
des prochaines élections municipales.